Championnat du monde d'enduro WEC 2010 - Une rentrée tant attendue
L’Andalousie attend cela depuis 2002. Depuis 8 longues années, le MAXXIS FIM ENDURO WORLD CHAMPIONSHIP n’est plus descendu dans cette région du Sud de l’Espagne réputée pour son huile d’olive, son flamenco et sa tradition tauromachique. Valverde del Camino, ville hôte du GRAND PRIX AMV SEGUROS D’ESPAGNE, se trouve à 90 kilomètres de Séville dans la province de Huelva. La bourgade andalouse connue à travers l’Espagne pour son artisanat de tannerie, a le privilège d’accueillir le premier temps fort de la saison 2010, l’ouverture du prestigieux EWC les 10 et 11 avril. Un rendez-vous prisé des médias autant que redouté par les pilotes au sortir de l’hiver. Pour l’occasion le Motoclub Valverdeno, en charge de l’organisation de ce véritablement événement de la planète moto, peut s’appuyer sur un contingent de plus de 300 bénévoles et sur l’expérience du dynamique directeur de course Jordi Mas.
A l’image de sa star, Ivan Cervantes, le public espagnol est friand d’enduro spectacle. Le tracé déroge donc au format traditionnel des épreuves du championnat du Monde pour faire la part belle au show. Pas moins de cinq spéciales, dont deux secteurs chronométrés extrêmes attendent les cadors de l’enduro. Cinq spéciales par tour, et trois tours de 55 kilomètres à couvrir chaque jour de course : ce premier acte permettra déjà de jauger la condition physique de chacun. Dans la catégorie ENDURO 1, Cristobal GUERRERO (ESP-YAM) l’andalou viendra disputer cette course en voisin, puisqu’il vit à une centaine de kilomètres de Valverde del Camino. Tout au long du week-end le talentueux pilote du Team Yamaha Cepsa Pons redescendu chez les petites cylindrées, aura fort à faire face aux duettistes français de la catégorie, le double champion du monde de l’E2 Johnny AUBERT (FRA-KTM) et le chien fou de l’enduro Antoine MEO (FRA-HVA). Les rumeurs vont vite depuis une semaine mais que les fans de Meo’bama se rassurent, malgré une légère blessure en Championnat d’Italie sa participation à l’ouverture du EWC n’est pas remise en cause, loin de là.
« J’ai simplement heurté mon protège-main avec mon genou et un hématome s’est tout de suite formé. Mon mécanicien m’a simplement conseillé de ne pas prendre de risques, et je l’ai écouté, explique Méo. J’ai eu la chance d’avoir une première confrontation avec Johnny en championnat de France il y a trois semaines où j’ai remporté la première journée, lui la seconde. Chacun est fixé sur le niveau de l’autre et je me prépare à une saison très longue face à lui. En 2010 ma méthode de travail a évolué puisque j’ai retrouvé le motoriste qui me suivait auparavant en motocross. La Husqvarna a donc évolué avec le soutien de l’usine au niveau de la culasse et du développement du moteur, et bien sûr nous avons touché au châssis. Nous nous sommes tellement focalisés sur ce travail que nous en avons oublié les suspensions, et j’ai profité de mes courses de préparation pour les régler. La moto a gagné quelques chevaux mais surtout j’ai plus de facilité à l’exploiter car elle est plus véloce dans les bas régimes. J’ai aussi un état d’esprit différent, je suis plus posé et plus confiant que l’année dernière. Je sais qu’il y a beaucoup de battage médiatique autour du duel attendu avec Johnny, mais je crois qu’il reste un adversaire comme les autres, et Mika Ahola avant lui était peut-être plus fort. Les deux personnages sont différents, mais même si Johnny est Français, je me suis senti toujours plus proche de Mika. » Sur un terrain espagnol souvent favorable aux pilotes de motocross, les deux Français devront se méfier d’Eero REMES (SF-KTM). Le poleman des spéciales d’entraînement a parfois eu du mal à confirmer en course, mais depuis la fin de saison dernière le Finlandais montre un net regain de confiance.
Trois rois pour un trône
Quatorze, c’est le nombre impressionnant de titres de champion du monde cumulés des trois têtes d’affiche de la catégorie ENDURO 2. A lui seul Juha SALMINEN (SFBMW) en détient sept. Or depuis trois ans, le compteur du Finlandais s’est arrêté, se heurtant successivement à l’avènement d’Aubert et aux débuts capricieux de la BMW officielle. La nouvelle campagne de pub du constructeur bavarois n’est pas équivoque, 2010 sera l’année de la revanche pour l’alliance germano-finlandaise. Ajoutons à la bande à Salminen une touche italienne, puisque la filiale Husqvarna apportera son expertise de l’enduro à la maison-mère BMW, au sein d’une écurie décidément 100% européenne. De son côté Mika AHOLA (SF-HM) connaît bien cette catégorie reine pour y avoir remporté son premier titre en 2007. La moto est éprouvée et le pilote se bonifie avec l’âge, il sera bien plus qu’un challenger sur un terrain espagnol qui lui a souvent souri. L’autre tête d’affiche de cet exceptionnel triptyque est le catalan Ivan CERVANTES (ESP-KTM). Disons le tout de suite, l’E2 est la seule catégorie que l’Espagnol n’a pas encore remportée. Après avoir fait le tour des grosses et des petites cylindrées, il a attendu d’avoir la maturité nécessaire pour s’aligner au départ de cette Master Class avec la plaque de numéro un en ligne de mire. Le baromètre du début de saison est en faveur de l’officiel KTM : Cervantes a remporté ses deux confrontations face à Salminen en Championnat d’Espagne, au moment où Mika Ahola signait une entame de championnat italien discrète.
Le constat est surprenant, il n’y aura pas de numéro un en 2010 puisque tous les champions sortants ont changé de catégorie. Bien malin ou chanceux qui peut prédire qui va gagner l’ENDURO 3 cette année. Chez les grosses cylindrées, la sensation est incontestablement le retour de David KNIGHT (GB-KTM), « comme au bon vieux temps ». Après s’être dispersé aux États-Unis, après un retour avorté chez BMW et un passage chez Kawasaki, le géant de l’île de Man a retrouvé ses premiers amours chez KTM, au guidon de la moto qui lui avait permis de dominer outrageusement les saisons 2005 et 2006. Knight voudra certainement se défaire de son image de Bad Boy de l’enduro et prouver aux yeux du monde qu’il n’a rien perdu de son style légendaire. Pour autant, Knight n’a jamais eu affaire directement au Français Christophe NAMBOTIN (FRA-GAS). Autre pilote talentueux sorti de la filière française de motocross, Nambotin n’est autre que le vainqueur en individuel des ISDE 2009 au Portugal. Simone ALBERGONI (ITA-KTM) découvrira quant à lui cette catégorie des grosses cylindrées, où il bataillera avec un Sébastien GUILLAUME (FRA-HVA) encore incertain car blessé à la main, et le champion du Monde Junior en titre Oriol MENA (ESP-HSB) sur la Husaberg officielle.
La catégorie JUNIOR devra donc écrire l’après-Mena, et pourtant en 2010 elle pourrait bien rester la chasse gardée des espoirs espagnols incarnés par Lorenzo SANTOLINO (ESP-KTM) et Victor GUERRERO (ESP-YAM). Le succès des Ibères aux derniers ISDE n’en a été que l’illustration, la célèbre REAL FEDERACION MOTOCICLISTA ESPANOLA couve l’une des générations les plus talentueuses de l’histoire de l’enduro. La Suède voudrait imiter l’Espagne en comptant sur Carl SJOO (SWE-HSB) et le retour de Robert KVARNSTROM (SWE-HSB), tandis que les Français Benoît FORTUNATO (FRA-HSB) et Jérémy JOLY (FRA-HM) ont tous deux de très sérieuses chances de titres.
Quelle que soit la catégorie, la tournée Espagne-Portugal de début de saison a toujours donné des indices précieux sur les hommes en forme du championnat. Ce GRAND PRIX AMV SEGUROS D’ESPAGNE sera également l’occasion de redécouvrir une région oubliée de l’enduro mondial, l’Andalousie dans sa version la plus sauvage. Une date, les 11 et 12 avril, et une ville, Camino del Valverde, que les acteurs de l’enduro regardent chaque jour sur leur calendrier depuis plus de cinq mois… Bonne nouvelle, le MAXXIS FIM ENDURO WORLD CHAMPIONSHIP redémarre.
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