Interview : Dylan Ferrandis
Le Mondial MX2, Dylan Ferrandis y avait tâté l’an passé à quelques reprises, en marge du championnat d’Europe. Cette année le pilote Bud de la Kawasaki Rockstar est engagé à temps complet dans le Mondial, ou il occupe à la veille du GP du Brésil une belle huitième place. Meilleur ‘rookie’ de ce début de saison, Dylan qui fêtera ses 18 ans à la fin du mois fait le point sur ce début de parcours.
Dylan, te voilà huitième du Mondial à la veille du cinquième GP de la saison, comment analyses-tu ton début de saison ?
J’ai commencé ma préparation assez tard, vu que j’ai du me fait opérer tardivement de l’épaule cet hiver et qu’ensuite j’ai eu quatre mois d’inactivité. Je ne suis donc pas arrivé prêt sur les premières courses, et j’ai eu la chance de ne pas avoir de problème mis à part un choc au genou lors de la seconde épreuve de l’Elite. Ces épreuves de l’Elite m’ont permis de reprendre un bon rythme, si bien qu’au premier GP dans le sable je parviens à faire deux top dix ce qui n’était pas mal compte tenu des conditions.
Ensuite tes résultats ont été crescendo ?
En Bulgarie je n’ai pas aimé la piste qui était mal préparée, et ca s’est ressenti dans mes résultats. A Fermo j’ai eu d’excellentes sensations pour la première fois de l’année, et après avoir signé le holeshot et mené brièvement la course j’accroche une cinquième place de manche. Enfin au Mexique je gagne encore un rang en finissant quatrième ; je suis parti dans les dix et j’ai doublé pas mal de pilotes, preuve que j’ai le physique. Il me reste à faire deux bonnes manches de rang pour être heureux !
Tu dis avoir retrouvé tes sensations à Fermo. Tu parles de sensations physiques ou dans ton pilotage ?
Les deux, puisqu’après mon opération de l’épaule gauche je forçais trop avec le côté droit provoquant des douleurs dans mon bras et mon épaule. J’ai également retrouvé de la vitesse, après quatre mois d’arrêt il faut du temps pour récupérer son potentiel.
Ton pilotage est moins spectaculaire qu’il ne l’était, c’est un choix ?
N’étant pas encore à 100% je ne voulais pas prendre de risques, et je dois dire que la saison dernière m’a servie de leçon. Ces deux dernières années je me suis blessé à plusieurs reprises, et je voudrais finir la saison 2012 sans blessure, ce qui m’incite à ne pas prendre de risques inutiles. C’est sur que je prends moins de plaisir à rouler ainsi, mais mon pilotage est je pense aussi efficace.
Côté moto tu sembles disposer d’une moto très compétitive avec ta 250 Kawasaki Bud ?
L’an passé en Europe j’avais une moto qui marchait très bien, mais dès que je suis monté sur celle dont je dispose cette année j’ai de suite senti la différence. La moto marche beaucoup plus fort que l’an passé, à chaque course on voit combien elle est efficace.
L’an passé tu avais fait quelques GP, y a-t-il une grosse marche entre l’Europe et le Mondial ?
Pas plus que ce a quoi je m’attendais. L’an passé je gagnais des manches en Europe, le passage en mondial s’imposait. Le plus difficile entre les deux championnats c’est la durée des manches, qui font 35mn et deux tours en mondial. Tu ajoutes la course qualificative du samedi, physiquement c’est plus exigeant d’autant que je participe aussi au championnat Elite quand je n’ai pas de GP.
Physiquement tu n’as toutefois pas l’air d’avoir de problèmes, quand on voit qu’au Mexique sous une forte chaleur tu gagnes deux places dans le dernier tour ?
Je me sentais bien, alors jusqu’au bout j’ai tout donné. J’étais très motivé pour ce GP, et la motivation change tout et permet de se surpasser. Côté physique je pense que je commence à être bien ; je n’ai plus de douleur au bras droit, et mon épaule gauche qui était affaiblie après l’opération reprend des forces. Je ne dois plus être très loin de ma forme optimale.
Après fait cinquième de manche en Italie, puis quatrième au Mexique on doit penser au podium ?
Oui, mais je ne me focalise pas là dessus car il y a risque de faire des bêtises en essayant d’en faire trop. Je vais essayer de rester moi même, concentré sur mes objectifs, et on verra le résultat.
Crédit Photos : Pascal Haudiquert / Mediacross