Side-car cross - Les meilleurs pilotes du monde à Plomion, le 3 et 4 mai 2014

Side-car cross : Les meilleurs pilotes du monde ce week-end à Plomion - 3 et 4 mai 2014

Informations sur le terrain de motocross de Plomion

Pour la huitième fois de son histoire le circuit de motocross de Plomion s’apprête à recevoir un championnat du monde. Comme en 2003, 2007 et 2010, c’est le side-car, la discipline la plus folle du tout-terrain qui sera à l’honneur.

Les courses de « trois roues » attirent traditionnellement le grand public. Départs impressionnants, manches disputées courses mouvementées, tout est réuni pour faire vibrer le spectateur.
Et après ce qui s’est passé il y a trois semaines en Hollande lors du premier Grand-Prix, les connaisseurs pressentent une saison à rebondissements.

Les différences de niveau se sont réduites entre les favoris, en Hollande, le duo belgo-hollandais Andrienssen/Van den Bogaart le champion du monde en titre et son dauphin Bax/Stupelis (Hollande/Lettonie) n’ont pu se départager et totalisent (44 et 45pts).

La principale attraction, inutile de le préciser est le retour du hollandais Daniel Willemsen.
Légende vivante de la discipline, dix fois champion du monde, mais blessé en 2013, le bouillant batave est revenu aux affaires de la plus belle des manières en remportant la première manche de la saison dans les sables d’OSS.
Ejecté dans le premier virage lors du second départ et sonné dans la chute il a dû ensuite abandonner.
Ses adversaires sont prévenus, le boss est de retour et s’il n’est plus aussi dominateur qu’avant, l’énorme motivation du bouillant guerrier est intacte. Ça promet encore d’être chaud !

Des français au top
Après Gilles Mécène et Eric Morgan, troisièmes du mondial en 1991, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour retrouver un équipage français au top de la discipline : Valentin GIRAUD et Nicolas MUSSET ont les moyens de faire aussi bien et dès cette saison. En particulier à Plomion un circuit qu’ils apprécient et devant un public acquis à leur cause.
Troisièmes à mi-saison en 2013, avant de devoir renoncer, Valentin le pilote s’était blessé, les deux cousins progressent régulièrement depuis leurs débuts il y à trois ans.

Samedi 3 mai 2014 : qualifications
Après les essais libres du matin, avec une soixantaine d’engagés, les choses sérieuses vont commencer dès le samedi 15h par les qualifications des trente équipages plus deux réservistes admis au Grand-Prix.
Deux courses de trente minutes désigneront chacune les 12 qualifiés.
Après ces 24 (2x12) une séance de repêchage chronométrée (trente minutes) plus deux réserves qui prendront le départ en cas d’abandon. Il y aura forcément des déçus…

L’ogre Willemsen
Plusieurs fois vice- champion du monde, le hollandais coiffera enfin la première de ses dix couronnes en 2000 mettant fin à la domination du letton Sergis quintuple champion du monde. Les 23 passagers qui l’ont accompagné dans la conquête de ses titres ont souvent fait les frais de sa motivation extrême. Voyager dans son panier n’est pas de tout repos.
Non content de les malmener, il a aussi la réputation de les injurier lorsqu’il n’est pas content de leurs services. Le parc coureur bruisse d’anecdotes à ce sujet. Dernière en date, il a renvoyé le nouveau passager avec lequel il s’était entraîné cet hiver deux semaines avant le premier GP, pour aller rechercher… Robbie Bax avec lequel il s’était accroché l’an passé.
Professionnel comme personne, apportant une attention aux moindres détails, fabricant des châssis WSP, il fait partie des rares pilotes de side à vivre de son sport dont il est le porte-drapeau et aussi la principale attraction. Le plus controversé aussi !

Vainqueur deux fois sur trois à Plomion
Daniel Willemsen connaît bien Plomion où ses exploits ont marqué les esprits. Vainqueur du GP en 2003 en compagnie du letton Stupelis, puis une nouvelle fois en 2007 avec le suisse Grutter, s’adjugeant chaque fois les deux manches, il fut moins chanceux en 2010.
Vainqueur de la première manche avant de sombrer dans la seconde, 20ème d’une course dantesque noyée sous les eaux et que le directeur de course arrêtera deux tours avant la fin.
Eloigné des circuits par une blessure en 2013, il ne fait aucun doute que l’incroyable batave aborde cette nouvelle saison avec une unique obsession :améliorer son record et remporter un… onzième titre.

Les anciens font de la résistance
Si le temps ne semble pas avoir d’effet sur certains piliers de la spécialité, comme le britannique Stuart Brown, 42 ans, quatrième du provisoire avant Plomion, il est rafraîchissant de voir arriver de jeunes pilotes déjà dans le coup, dans une discipline où jusque-là l’expérience faisait la différence.
Pour leur retrouvailles les frères suédois Stenborg ont fini dixième en dépit de chutes à répétition. On dit aussi beaucoup de bien du Jeune belge Marvin Vanluchene (18ans) dont ce sera le premier Grand-Prix. Plomion devrait même voir au départ le plus jeune équipage jamais engagé en mondial : les hollandais Hermans et Bijenhof dix-sept ans chacun !

Supporters belges
Il y aura en douzaine d’équipages avec des belges à Plomion, avec les hollandais, ils seront les deux nations les plus représentées.
A quelques kilomètres de la frontière, ils rouleront presque à domicile et pourront compter sur leurs fervents supporters qui sont annoncés par car entiers comme ceux de Jan Hendrickx et Elvijs Mucenieks.
Des belges qui connaissent bien le circuit la Comtesse pour y avoir couru plusieurs fois et pour venir aussi s’y entraîner l’hiver.

Jan Hendrickx toujours et encore
Troisième du mondial 2013, deux fois vice-champion du monde, le belge sera-t-il enfin titré cette saison ?
En 2009 il a presque touché son rêve du doigt. Jan Hendrickx arrive en leader pour la finale en Allemagne avec suffisamment d’avance sur le second, Joris Hendrickx, son cousin et coéquipier à ses débuts.

Un incident mécanique le titre lui échappe. Un bienfait n’arrivant jamais seul, le même scénario se reproduira à l’identique la semaine suivante pour le titre de champion de Belgique qui reviendra aussi à son cousin.
Comme ses supporters qui seront nombreux à plomion dimanche on aimerait bien que le vent de la chance tourne un peu du côté du très sympathique Jan.

Sabrina Van Calster, une fille aux commandes
Les rares féminines engagées dans cette discipline brutale le furent souvent comme passagères. La belge Sabrina Van Calster est pilote. Elle le fait même très bien !
Dixième du provisoire du championnat de Belgique, elle a surtout créé la sensation au Grand-Prix de Hollande en y décrochant sa qualification. Une première dans l’histoire du side-car cross !

Petit gabarit, la trentaine, la jeune fille qui a débuté avec une certaine réussite par le quad parviendra-t-elle à renouveler l’exploit sur une piste très différente comme Plomion sur un sol dur bien différent du sable?

Planète des singes
Par méconnaissance de la discipline on considère parfois le passager comme un élément secondaire de l’attelage. Pourtant les spécialistes vouent une grande admiration a celui qu’on appelle vulgairement le singe à cause de ses va-et-vient incessants dans le panier.
Preuve de leur importance, dans une discipline ou l’amateurisme domine largement, il se dit que les grands passagers parviennent à tirer quelques contreparties de leurs qualités.

Passagers
Les passagers vedettes comme Kaspars Stupelis, deux fois champion du monde, sont tous des sportifs de haut niveau, si vous apercevez le letton torse nu au parc coureur, vous n’aurez plus aucun doute à ce sujet…
Du duo, c’est le passager qui dépense le plus d’énergie. Lorsqu’il commence à fatiguer, le pilote doit impérativement réduire les gaz. Car le singe n’assure pas seulement la stabilité dans les virages. Dans les sauts c’est lui qui donne l’inclinaison à l’attelage.
Longtemps les paires (souvent deux frères) faisaient toute leur carrière ensemble. La fidélité n’est plus de mise.

Souvent blessés, les passagers doivent être remplacés dans le panier. Lorsque les ambitions du pilote grandissent, la tentation est grande aussi de trouver le bon passager qui vous fera gravir les derniers échelons.
Les duos en famille se perdent, les trois premiers équipages du mondial 2013 étaient binationaux. Ne parlant pas toujours la même langue ils en utilisent parfois une troisième pour communiquer.
On dit aussi que cela rend les disputes, fréquentes entre coéquipiers, plus compliquées…

Certains comme Bruno Kaelin sont des intérimaires de luxe, capables de s’adapter aux différents pilotages, aux paniers à droite ou à gauche.
Le suisse qui vient de remporter le championnat tchèque avec Rozenhal à compté qu’il avait déjà collaboré avec cinquante et un pilotes !

Parc coureur
Lors d’un grand-Prix il ne faut pas se priver du plaisir de visiter le parc. C’est amusant, instructif et impressionnant. A Plomion l’accès au paddock est libre et gratuit.

Les principaux teams se déplacent avec d’énormes camions aux couleurs des marques qui les soutiennent. Devant on installe des tentes sous lesquelles  travaillent les mécaniciens. Les pilotes s’y préparent et y reçoivent leurs sponsors.

Vous ne risquez pas de louper celui d’Etienne Bax, un des grands favoris. Impressionnant avec sa grosse remorque.
Comparé aux camionnettes de nos petits français, on comprend aisément qu’en matière de budget, tout le monde ne joue pas dans la même cour.

Pronostics
Interrogés sur leurs favoris, un journaliste spécialisé belge a désigné Adrienssen le belge devant le français Giraud et le hollandais Bax,
Pour le reporter du mensuel français La Gazette, c’est le même trio dans un ordre différent : Bax, Giraud, et Adrienssen.
Et si Giraud – Musset mettaient tout le monde d’accord en faisant résonner la

Marseillaise à Plomion ?
Leur première victoire en mondial à l’occasion du grand-Prix de France, avouez que ce serait mémorable !

copyright photo O. Garnier